Le rôle de la musique (3)

Avoir du respect pour le monde d’en-haut et faire preuve d’un amour désintéressé sont les deux conditions fondamentales à réaliser pour permettre au monde humain de devenir le réceptacle d’une inspiration émanant des esprits de la lumière, une inspiration qu’on peut qualifier de Divine. Les grands musiciens et compositeurs du passé remplissaient tous cette double condition et aucun n’était mû par l’appât du gain ou le profit, ni dépourvu d’aspiration religieuse et de sens moral profond.

Cette situation a commencé à changer au début du 20ème siècle et s’est encore aggravée après le deuxième guerre mondiale. Soudain le domaine de la musique devenait une source de profit financier soutenu par l’expansion de la technique et l’industrie du disque et des appareils électrotechniques qui permettaient de remplir des salles de 500 ou 1000 spectateurs, voire davantage. De plus, la musique pouvait d’un seul coup drainer les foules parce qu’avec le développement industriel, un plus grand nombre de gens disposait de plus grandes sommes d’argent à dépenser dans les loisirs et les distractions. Tous ces facteurs ont graduellement entraîné le monde de la musique dans un processus grandissant de commercialisation, et cela au détriment des vraies valeurs artistiques comme de toute forme d’inspiration véritablement pure, élevée.

Ce qui ne veut pas dire que dès lors il n’a plus jamais été question de musique, voire même de belle musique, car il y a toujours eu et il y aura toujours des compositeurs bien intentionnés. Mais de manière générale on peut dire que les sources d’inspiration auxquelles avaient accès les grands compositeurs du passé tels que Mozart, Bach ou Beethoven, n’étaient plus aussi, voire plus du tout, faciles d’accès pour les compositeurs contemporains. C’est dire que l’art a été noyé dans l’argent et, à quelques exceptions près, cela est encore le cas aujourd’hui. Or, d’un certain point de vue, l’art et l’argent sont ennemis, on peut même dire qu’ils sont incompatibles. Là où l’argent, le désir de la richesse matérielle apparaît, la pureté de l’art diminue ou disparaît. En ce sens le ciel et la terre sont séparés.

Cela signifie que le rôle de la musique a changé lui aussi: la belle musique, au sens artistique du terme, a été remplacée par une musique commercialement rentable, que l’on peut diffuser à grande échelle; ce qui n’est pas la même chose. Et c’est différent parce que le commerce est basé sur d’autres critères que l’art. Où se trouve la différence? L’art véritable se fonde sur des principes esthétiques, sur l’harmonie et la beauté. Or, pour être sensible à ces critères il faut posséder un certain degré d’élévation, de maturité. Sans vouloir faire de l’élitisme, on peut cependant dire que de manière générale, la masse ne se réclame pas, en matière d’esthétique, des mêmes critères que la minorité qui se situe à un niveau social plus élevé; leurs goûts ne sont pas les mêmes. Car qui dit  »commercial » dit  »le plus grand nombre » et parle donc de produits moins élaborés sur le plan esthétique.

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